jeudi 11 novembre 2010

Le changement climatique a autant d’effets bénéfiques dans certaines régions que d’effets négatifs dans d’autres

FAUX
On a longtemps suivi un raisonnement classique de type gagnant/ perdant : si certaines régions de la planète risquent de finir inondées ou asséchées par le dérèglement du climat, d’autres régions, froides et pluvieuses, pourront profiter de quelques journées chaudes supplémentaires dans l’année. Mais les modèles commencent à montrer que, au bout d’un moment, presque toute la planète souffrira. Les plantes pousseront peut-être plus facilement dans certaines régions pendant quelques décennies parce qu’il y aura moins de risques de gelées, mais il est presque certain que la menace de stress thermique et de sécheresse augmentera.

Selon un rapport commandé par le Pentagone et publié en 2003, nous risquons de voir de violentes tempêtes balayer l’Europe, de terribles sécheresses sévir dans le sud-ouest des Etats-Unis et au Mexique, et un dérèglement des moussons provoquer des pénuries alimentaires en Chine.


Certes, il restera quelques endroits considérés comme “gagnants”, principalement dans le Grand Nord, où le Canada et la Russie pourront théoriquement produire davantage de céréales parce que les saisons de croissance seront plus longues, ou encore chercher du pétrole sous l’ancienne calotte glaciaire de l’Arctique, qui aura fondu. Mais ces régions devront aussi faire face à des conséquences coûteuses, comme une rude compétition pour la possession militaire du haut Arctique.

Les mauvaises nouvelles ne s’arrêtent pas là. Voici le scénario prévu par le rapport remis au Pentagone : au fur et à mesure que la capacité de la planète à supporter les activités humaines [“carrying capacity”] diminuera, l’ancien schéma de guerres désespérées pour la nourriture, l’eau et l’énergie réapparaîtra. Les auteurs renvoient aux études de Steven LeBlanc, archéologue à Harvard, qui signale que les guerres pour le contrôle des ressources étaient la norme jusqu’à il y a environ trois siècles. Généralement, lorsqu’un conflit éclatait, 25 % de la population masculine mourait. Lorsque le changement climatique nous tombera sur la tête, la guerre risque fort de revenir dicter la vie des hommes.

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