dimanche 17 octobre 2010

Le transport, principal émetteur de CO²

FAUX
Qu'est-ce qui pollue le plus : une vache ou une voiture ? La question n'a rien de saugrenu. Même si le transport automobile est perçu comme le principal responsable de la pollution, les chiffres prouvent le contraire. Car les bovins émettent en digérant de grandes quantités de méthane, un gaz au pouvoir de réchauffement 25 fois supérieur à celui du gaz carbonique. Selon les experts, ces rejets entériques représentent par équivalence 3,4 tonnes de CO2 par animal et par an, contre 1,8 tonne en moyenne pour une voiture qui parcourt 14 000 kilomètres.
Mais il n'y a pas que le système digestif des vaches qui pose problème. L'utilisation des engrais et pesticides contribuent aussi au changement climatique. En particulier le protoxyde d'azote déversé sur les champs de blé et de maïs pour en accélérer la pousse. Une étude récente sur les flux de carbone dans l'Union européenne, publiée par la revue Nature Geoscience, montre ainsi que l'Europe se classe parmi les plus mauvais élèves de la planète. Les émissions produites par les cultures et l'élevage y dépassent les captures de CO2 opérées par les forêts et les prairies. Et donc alourdissent le bilan global. Ce constat devra servir de levier lors de la réforme de la politique agricole commune après 2013.
Si l'agriculture intensive des pays du Nord contribue à augmenter les émissions de C02, au Sud, c'est la déforestation galopante qui amplifie l'effet de serre. «Chaque année, mon pays perd 100000 hectares de surfaces boisées», expliquait aux Ateliers de la Terre le ministre burkinabé de l'Environnement, Salifou Sawadogo. Chaque jour, des milliers d'arbres sont coupés pour être utilisés comme bois de chauffe. Ces terres dégradées sous la pression démographique, devenues hostiles à toute production, représentent 6 millions d'hectares perdus par an dans le monde. Voilà pourquoi un accord pour aider les pays en développement à s'adapter est si important à Copenhague. En favorisant l'accès à l'électricité en Afrique grâce au photovoltaïque, par exemple. C'est tout l'enjeu du «plan justice-climat» défendu par la France, qui prévoit de taxer les transactions financières à hauteur de 0,01%.

extrait de http://www.challenges.fr

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